Jeune amputé de 15 ans

Rappel du premier message :

bonjour tout le monde, samih, amputé fémoral droit type gritti de 15 ans suite à un accident de vélo il y'a quelques mois, je cherche à discuter avec d'autres amputés sur ce forum.

La provocation est-elle dans le fait de s'habiller comme on en a envie ou dans l'idée (que l'on se fait) de la manière dont l'autre nous regardera ???

Dans la région Nîmoise depuis plus de 14 ans, je ne porte de pantalons qu'en moto ou lorsque je me dois d'être habillé de façon correcte (c'est rare !) Il est évident que si j'étais en région de montagne le short serait réservé aux journées de chaleur.

Se balader en short quand on a réellement accepté sa différence n'est pas de la provocation, c'est une tenue qui nous est naturelle.

Cool les gars et les filles, je porte moi aussi des shorts.


Si je lis bien ce qu’a écrit max92, il a été obligé de mettre un short alors que la température ne devait pas dépasser 12° dans sa région. Pour moi l’excuse donnée (pas de pantalon propre) est tout sauf crédible, dans ce cas il aurait mieux valu dire "j’ai envie de montrer ma prothèse alors je fais la rentrée en short" (quel pourcentage de ses copains de classe sont en short aujourd’hui ? ce qui peut éventuellement être contraire avec le dress code de l’école)


Pour moi s’exhiber ne démontre pas (c’est même tout le contraire) que l’on ait accepté son handicap quand au fait de donner des leçons à la société je ne m’en sens pas vraiment le droit.

grand pierre a écrit:

Se balader en short quand on a réellement accepté sa différence n'est pas de la provocation, c'est une tenue qui nous est naturelle.

Grand Pierre président
Grand Pierre président
Grand Pierre président
Grand Pierre président
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Grand Pierre président
Grand Pierre président

RBK a écrit:

Pour moi s’exhiber ne démontre pas (c’est même tout le contraire) que l’on ait accepté son handicap quand au fait de donner des leçons à la société je ne m’en sens pas vraiment le droit.

Oui ... pour moi porter des shorts n'est pas de l'exhibition.

Montrer, le jour de la rentrée, qu'on est amputé n'est pas de l'exhibition non plus. Je vois ça plutôt comme jouer cartes sur table, une attitude très saine et courageuse à mes yeux.

Accepter son handicap, c'est aussi accepté d'être regardé, d'être vu comme différent tout en étant pareil, de considérer sa différence comme normale, ce qui la fait apparaitre aussi comme normale aux yeux des autres.

Montrer le handicap, ce n'est pas donner des leçons, c'est banaliser cette différence là qui, effectivement, est bien ordinaire et qui ne mérite pas d'être cachée.

L'amputation et le port d'une prothèse est certes une différence spectaculaire, mais qui reste ordinaire car elle ne change rien de fondamental à la vie en général et à la vie en société en particulier.

JP  bravo pour la clarté de ton dernier message.
J'y adhère complètement et n'aurais pas su l'exprimer aussi bien.
Je pense très sincèrement,   qu'après une  l'amputation, il est important de tendre vers cette liberté d'esprit. Elle modifie énormément la qualité de vie de la personne amputée corps et esprit.

C’est à nous de prouver qu’une amputation (ou plus généralement un handicap) ne change rien à la vie et exhiber sa prothèse est loin d’être suffisant pour atteindre ce but ambitieux.
Depuis bientôt 30 ans je fais en sorte de mener une vie normale, je pars tous les matins travailler, je participe avec mon épouse à l’éducation de notre progéniture, je partage les tâches ménagères, j’ai une vie sociale, je voyage régulièrement bref une vie classique de bipède.
A votre avis, quel est le pourcentage d’amputé qui participe vraiment à la vie économique d’un pays comme la France ? Je ne suis pas certain que ce soit une majorité alors que nos concitoyens eux participent plus ou moins volontairement à notre confort.

J'adhère à vos remarques à tous, sans trop savoir où vraiment me situer et surtout ma fille...

Simplement je voulais ajouter un éclairage...

Lou après son accident était bien sûr en chemise de nuit et fauteuil roulant quand elle a pu un peu quitter sa chambre (cela a pris beaucoup de temps) et nous lui mettions un drap sur les jambes pour ne pas qu'elle prenne froid et aussi la protéger du regard des autres. lou pretextait se gratter... pour le soulever...  La psychologue nous a demandé comment nous gérions cela, nous expliquant que Lou avait besoin de tester le regard des gens, que c'était comme cela aussi qu'elle "s'adaptait" à son nouveau corps.... et de fait pendant près d'un an à chaque nouvelle personne qui venait à la maison, qu'elle le connaisse ou non, il fallait qu'elle montre... elle voulait/ devait éprouver le regard des autres. c'était un des moyens nécessaires pour comprendre/s'accepter...

Le jour de la rentrée en CP (nouvelle école bien que dans le même village) j'ai préparé ses vêtements comme à l'habitude puis j'ai réfléchi et changé ce que j'avais préparé, pour la mettre en legging sous le genou. Sa prothèse visible (avec une esthétique) afin que pour ceux qui ne savaient pas, ou pas à quoi ça ressemblait, la réponse soit sous leurs yeux, plus la peine d'y revenir (et ça valait aussi pour les maîtresses qui jusque là l'avaient vu de loin).... Un peu comme disent les jeunes "ça c'est fait".... et ça a convenu à Lou.

Peut être faut il y voir simplement la même chose dans les actes de Samih.... De ce que je comprend l'amputation est récente, et tu as l'air de sacrément bien te débrouiller avec mais le chemin de l'acceptation est sûrement sinueux....