Avez vous eu des coups de déprime?

Comme l'indique avez vous eu des coups de déprime de temps en temps voire fait une dépression suite à votre amputation? Où suis je le seul?

Bon c'est vrai que je ne me suis jamais présenté correctement...
Philippe, 39 ans. Amputé tibial suite à accident de moto en 1988. En fait l'amputation est due à une erreur chirurgicale puis à une infection nausocomiale. Pour simplifier car en fait cela est bien plus compliqué, avec un genou très instable qui m'empêche de plier la jambe.

Jusqu'à la naissance de mon fils Virgil en 2006, tout allait à peu près bien.
Mais depuis, rien ne va plus.
Je me suis séparé de la maman de mon fils car elle en avait marre de me voir tout à coup démoralisé.
Il faut dire qu'avec la naissance de mon fils, j'ai tout d'un coup pris conscience que j'étais handicapé.
Bin oui j'ai réalisé que jamais je ne pourrais faire ce que mon père a fait avec moi, comme faire du vélo, des randonnées.
Il est vrai que j'ai tendance à rejeter tous mes échecs sur mon handicap.
Et le pire pour moi est le manque de reconnaissance de mon handicap.
Je travaille et je ne demande donc aucune aide financière.
Non juste être reconnu handicapé.
Car comme beaucoup, je suis trop handicapé pour vivre normalement, mais pas assez pour être aidé...
Voilà cela avait besoin de sortir.

je m'excuse mais je n'ai pas tres bien compris :"etre reconnu comme handicapé"? voulez vous dire, être aider moralement? vous pouvez toujours avec l'aide de votre médecin qui vous donnera l'adresse d'un psycologue , nous avons tous je pense passé par des phases de déprime ,j'en sais quelque chose, d'ailleurs j'ai eut de l'aide sur le forum. Mais je vous en conjure faite tous pour surtout vous occuper de votre fils, même avec une jambe en moins vous pouvez trouver à adapter des sorties, des jeux avec lui, pas comme vous avez eut avec votre père, mais en trouver d'autres "piscine ,l'amener au footou autre sport quand il sera plus grand et bien d'autres choses, meme du velo.Et il serat fier de vous,voyez vous mes petits enfants aiment bien se retrouver avec moi, je fais de la plongée, je vais en piscine ,cet été j'ai fait du camping avec mon fils et les petits couchant sous une tente et matelat pneumatique, descendu seule 176 marches pour aller me baigner, je ne mets pas de prothése encore je suis tres autonome avec mon fauteuil, mais je me débrouille en béquille et veut faire tout par moi même, je n'ais pas besoin d'etre reconnu comme handicapée "je le suis sur papier et dans ma propre chaire "mais au contraire essayer de refaire une nouvelle vie le plus normalement possible avec mon handicap(que je n'accepte pas toujours) ) Vous avez encore une longue vie à faire avec votre petit bonhomme, meme en étant séparé de votre femme il aura toujours besoin de vous? COMME VOUS ETES; (mais enfants ont connu leur pére sur fauteuil roulant depuis leur naissance malheureusement il est décédé à cause de sa maladie trop jeune) mais ils ont toujours étaient suivi par leur pére et mon fils faisait du foot et le pére était là pour l'aider. Il faut remonter votre morale, et dite vous absolument que votre fils aura toujours besoin de vouset vous de lui .A vous de de ne pas le décevoir, et meme de ne pas vous faire prendre la place par quelqu'un d'autre "vu que vous etes séparé"
J'espère ne pas vous avoir choqué par ce petit message, mais je souhaite vous avoir un peu aidé le plus modestement possible.Bon courage, et surtout continuez à travailler important,
A bientôt

Oui bien sur il m' arrive d' avoir des coups de mou.

As tu parlé de ce besoin de reconnaissance, avec les personnes concernées, il n'est pas évident qu' il aient compris ton sentiment et donc ne peuvent pas t' apporter leur soutien.

Amicalement Eric.

Bonjour,
Il n'est pas facile d'equilibrer nos désirs à nos possibilités. J'ai souffert aussi de ne pouvoir pas donner ce qu'il fallait à mes enfants! Je pense que le dialogue est important aussi bien avec eux qu'avec soi même et cherhcher ce qui il peut y a voir de positif à prendre. Il n'y a pas que les personnes à qui il manque un bout qui divorce. Des enfants ont sûrement moins que les notres même si nous pensons que ce n'est pas suffisant encore..
J'aurais peut être aimé avoir un père amputé mais présent que l'inverse.. alors, vous voyez ?
Si l'enfant a l'ame d'un sportif, laissons les associations sportives prendre le relai et je pense que simplement nos encouragement, lnotre aide, notre présence sont importantes.
J'ai traversé des cycles de déprime aussi par rapport à ma perte d'autonomie et j'ai accepté de l'aide.
Nous ne pouvons pas non plus attendre de nos enfants qu'ils nous comprennent, mais je pense que de leur apoprter de l'attention et montrer que nous les aimons , s'ils ne répondent pas aujourd'hui par leur insouciance qui est à respecter, sera nourrissante pour eux demain.
amicalement
amicalement

Ce n'est pas simple.
Chacun assimile le handicap comme il peut.

As tu des douleurs dans ton genoux?

Je ne vais pas direqu'on peut tout faire comme des valides mais franchement je trouve qu'on peut en faire autant mais à un rythme différent.
Je fais du vélo, je fais du volley ball avec mon fils, je bricole, je marche, etc.

Peut être es tu dans une phase où tu te remets en question... Ne restes pas seul, sors, vois des gens, tu vas te rendre compte que la vie est belle.

Merci pour vos messages.
En fait quand je parle de reconnaissance, c'est de reconnaissance COTOREP-MDPH.
En fait ce que je voulais dire, c'est que depuis la naissance de mon fils, je me rends compte qu'il y a beaucoup de choses que je ne pourrai faire avec mon fils, je réalise encore plus que je suis handicapé.
Et le pire, c'est qu'il y a un organisme, qui lui me dit que je ne suis pas handicapé!!!
Or si cela ne me gênait pas auparavant, tous les jours maintenant, les choses que je ne peux faire, que je ne peux partager avec mon fils me rappellent que je suis handicapé.
Comme je dis je suis trop handicapé pour vivre normalement, et pas assez pour avoir la reconnaissance...
C'est un comble, sur mon permis, comme beaucoup, je suis limité à conduire des BVA du fait de mon handicap, mais légalement je ne suis pas handicapé...
Ce qui me démoralise le plus, c'est de demander des choses insignifiantes (macaron GIC, la demi part des impots supplémentaire...), or j'ai l'impression de demander l'aumône.
C'est cela qui me révolte!!!

Je suis amputé depuis longtemps et moi aussi je suis handicapé mais je fais cependant plus de choses avec ma fille que pas mal de gens autour de moi. Il faut choisir les activités en fonction de nos possibilités. Les gamins sont toujours très fiers de filer un coup de main à leurs parents, mettre les assiettes sur la table ou apporter la prothèse au bord de la piscine c’est la même chose pour eux.
Pour ce qui est du "GIC" pour la voiture, tous les amputés y ont droit (toi aussi) il faut faire une demande à la MDPH tu as droit aussi a une carte de priorité, ce n’est pas grand-chose mais c’est mieux que rien.

Wahoo a écrit:

.....j'ai l'impression de demander l'aumône.

C'est triste et dommage, mais en fait c'est un peu ça... personne ne viendra nous apporter ce à quoi nous avons légitimement droit, c'est à nous d'aller quémander.

Ne jamais renoncer, sinon c'est nous les perdants !

Ce que tu dis la Fred s'applique à tout le monde pas seulement aux handicapés.
Je n’ai pas non plus envie d’être un assisté.

FAT a écrit:

Je n’ai pas non plus envie d’être un assisté.

Je suis dans le même téat d'esprit.
Je ne veux pas que mon handicap serve de "raison" ou "d"excuse".

Il y a un deuil à faire. plus vite il est fait, plus vite on peut passer à autre chose.
Je sais... je parle comme un livre. Ce n'est pas toujours aussi simple.

Alors allez au bout de votre démarche... payez intégralement votre prothèse, cela fera faire des économies à la sécu!!!

Il est pas question d'être assisté, mais moi j'ai des finances limitées, or TOUT n'est pas pris en charge dans le handicap.
Si on veut pas me reconnaitre handicapé, que l'on aille au bout de la logique, que l'on ne m'oblige pas à conduire des boites automatiques qui m'occasionnent un surcoût au niveau de l'achat et de l'utilisation!!!
Je peux conduire des boites mécaniques, et tant pis si je renverse un gamin, je suis assuré et là je ne supporte aucun surcoût.
Bien sur que non je ne le ferais pas, je ne tiens pas à foutre la vie en l'air de qui que ce soit.

Je travaille dans le social, et tous les usagers à qui nous versons des prestations ne sont pas des assistés.

Bien sur que comme beaucoup j'aimerai tourner la page, mais malheureusement TOUS LES JOURS, les douleurs de mon moignon, les tracas quotidiens, les obstacles administratifs, les coûts financiers me rappellent que je suis handicapé.

J'ai eu des coups de déprimes, et j'ai encore des coups de déprimes, je me dits parfois "quand cela va s'arrêter ces problèmes".

En fin de journée, fatigue, mauvaise démarche, douleurs au dos.
Toutes les nuits les douleurs au moignon, et du dos.
Obstacles administratifs.
Justifier lors d'une demande lié à l'handicap.
Coûts financiers.
Cela est dur psychologiquement.

J'essaye d'oublier tous ces problèmes en aidant les autres autour de moi, je leur monte le moral, alors que moi j'en ai besoin, mais cela m'aide.
Je suis encore dans la vie active, j'occupai un service qui était intéressant, ou par la suite j'aurais pu monter en carrière.
Depuis l'amputation, il n'était pas question d'y retourner, à cause du sol glissant.
On m'a mise dans un service ou il n'y a aucune carrière dans l'avenir.
Une personne du service du personnel m'a dit "tu as de la chance qu'on t'ai repris, tu aurais pu te trouver à travailler dans l'usine".
Me dire ceci dans une entreprise de 700 salariés, et mes 24 années d'ancienneté, (je n'ai pas demander d'être handicapée).

Je vais à la piscine, je laisse mes douleurs (prothèse) dans les vestiaires, et j'oublie mon handicap en nageant, je me libère, ou je nage, je nage, une façon de me battre, de me venger dans l'eau.

Wahoo a écrit:

Alors allez au bout de votre démarche... payez intégralement votre prothèse, cela fera faire des économies à la sécu!!!

J'ai payé mon premier C-leg avant qu'il ne soit pris en charge par la sécu...

Ne te méprends pas, je sais bien que chacun fait comme il peut pour appréhender son handicap et les difficultés qui s'y rattachent.

Comment ça on ne veut pas reconnaitre ton handicap?
As tu fait un dossier COTOREP?

Quand je dis que je ne veux pas que mon handicap serve de "raison" ou "d'excuse", ça n'empêche pas que nous avons des droits.
Et ces droits il faut, des fois, aller les chercher.

Bonjour,
est ce que vous pensez que vos douleurs sont liées à votre moral ou l'inverse ?
perso, en ce moment je me sens agressive au regard que les personnes me portent quand je me gare sur un emplacement handicapé. J'avoue qu'heureusement que je ne suis pas un homme car j'aurais bien l'envie de donner quelques coups de manchettes à certains..
il y a peu, je suis allée dans un magasin de bricolage. i l y avait la queue aux caisses et étant fatiguée, j'ai demandé aux personnes à la caisse prioritaire si elles étaient prioritaires elles même. comme ce n'était pas le cas, j'ai pris la première place et j'ai eu le droit à des sarcasmes de la personnes qui me suivait. J'ai réussi à lui répondre malgré la tension qui me submergeait, mais me suis surprise à me sentir qd même agressive.
encore une fois, le handicap ne se voit pas et le handicap est égal à fauteuil roulant !
il y aurait peut etre des efforts à faire au niveau des magasins pour afficher quelques photos de personnes avec prothèse debouts. J'ai réussi à me défendre mais je pense aux personnes vulnérables qui n'osent pas pour X raisons et je trouve cela intolérable de toujours être obligée de se disculper.
voilà, c'est mon petit coup de gueule et je pense à la reflexion qu'à eu Babeth "qu'elle se contente de ce qu'elle a" car j'ai entendu la même chose d'une collègue.
bon courage à totues et tous
Véronique

vsti a écrit:

est ce que vous pensez que vos douleurs sont liées à votre moral ou l'inverse ?

Les deux sont liés dans un sens et dans l'autre, amha.

Pour les fils d'attente aux caisses, les "hôtesses d'accueil" devraient être formées pour gérer une caisse "situation de handicap" et femme en enceinte car moi-même je n'aime pas devoir me justifier auprès des autres clients, même si une très grande majorité fait semblant de ne pas voir qu'ils sont à une caisse prioritaire (sacré français).

Il y a peu de temps, j'étais à la POste et le guichet "pro/handi/enceinte" était libre. En bermuda, prothèse sans esthétique, je m'avance et la guichetière qui me demande "pourquoi venez-vous là ?". Du tac au tac : "me manque une jambe". La guichetière : "...".

Cette expérience m'a appris qu'avec une phrase toute prête, genre "bonjour, il me manque une jambe, je peux accéder à la caisse prioritaire?" cela permet d'étouffer dans l'oeuf les remarques désobligeantes des gens (au sens péjoratif), phrase non moins violente que les remarques.

Après, j'ai déjà vu des joutes entre personnes agées/handi/enceinte pour celui qui passerait avant l'autre...



Gwen

Tu vas Gwenael, moi je dois être TROP con.
Je ne me gare pas sur les emplacements handicapés car j'ai pas le macaron mais je suis handicapé.
Je ne vais pas aux caisses prioritaires car j'ai pas de carte handicapé mais je suis handicapé.

Comment me justifier quand l'état ne me reconnait pas handicapé, en (m'a)baissant à chaque fois mon pantalon pour faire voir ma prothèse?

Pour Wolfen
Bien sur que j'ai fait de multiples dossiers. Un seul a reçu un traitement favorable, j'ai été reconnu travailleur handicapé pendant 10 ans au cas ma guibole repousserait. Pourtant j'ai pas de gêne de lézard. Pire que tout, cela m'a même valu des soucis dans l'administration où je travaille.
J'ai également eu une carte de station debout pénible que la COTOREP avait "oublié" de m'envoyer selon ses dires et qui a été retrouvée lors ma demande de renouvellement de statut de travailleur handicapé refusé 10 ans après.

Pour Vsti
Mes douleurs physiques sont réelles. Et c'est cela qui me fout mon moral en l'air car tant que l'on est pas cloué dans un fauteuil, on a pas mal, on est pas handicapé, on a pas à se plaindre.
Désolé, mais pour moi le handicap commence lorsqu'il y a une gêne effective et réelle dans la vie de tous les jours.
Savez vous que chaque année pendant une semaine je ne peux aller travailler?
Bin oui, la fête foraine vient s'installer sur le parking de mon organisme, du coup la commune délimite un périmètre ou aucune voiture ou autres moyens de locomotion ne peut pénétrer sauf autorisation spéciale et acrte GIC. Du coup, comme moi je ne peux effectuer la distance à pied qui sépare les barrières de mon lieu de travail, je ne peux aller travailler.

Non Wahoo, tu es loin d'être un con rassure toi, car sans la carte de stationnement (qui remplace le macaron GIG/GIC qui n'existe plus depuis quelques années) tu risque le PV comme n'importe qui d'autre... Personnellement je ne possède cette carte que depuis deux ans alors que je suis amputé depuis 35 ans... et je n'utilisais jamais ces places avant au grand étonnement des gens de mon entourage !

Tu possède une carte avec la mention "Station debout pénible" : c'est celle-ci qui te permet de justifier la priorité aux caisses et les places assises dans les transports... sans avoir à baisser ton pantalon !

Pour la RTH (reconnaissance de travailleur handicapé) elle n'est jamais accordée à vie à ma connaissance, moi aussi je dois la renouveler tous les dix ans... c'est comme ça, tant-pis.

Concernant ta semaine annuelle de congés forcés, tu dit qu'il faut une autorisation spéciale ou carte GIC. Je pense que ton employeur (ou la commune qui délimite les stationnement) devrait pouvoir te la délivrer cette autorisation si tu leur explique ta situation, et cela même si tu n'a pas de reconnaissance officielle d'invalidité.

...

De manière générale, il nous faut apprendre à rester zen dans les situations absurdes qu'on rencontre plus ou moins régulièrement, ne pas se plaindre, s'énerver ou agresser autrui mais s'expliquer calmement et avec des arguments concrets.
La colère et l'énervement ne servent à rien, bien au contraire elles produisent généralement le résultat contraire à celui attendu.

La méthode "d'étouffer dans l'oeuf les remarques" exposée par Gwen est excellente car elle permet de mettre une claque de manière très courtoise.

Il n'est pas toujours facile de se contrôler, de contenir sa colère, de rester calme et serein, surtout face à des idiots, mais c'est pourtant la meilleure chose à faire...

Et puis, n'oublions pas que si nous n'étions pas handicapés nous serions peut-être aussi stupides face à cette inconnue : l'intolérance et la mauvaise foi sont parmi les plus grandes spécialités du genre humain !!!

Bonsoir,
je ne comprends pas pourquoi vous n'avez pas le macaron si vous êtes amputés ? est ce que votre demande est en attente ? perso, j'ai attendu trois ans pour l'obtenir avec appel au tribunal du contentieux de Lille et articles journeaux aidée d'une asso.

perso, je ne m'en sers que lorsque mon périmètre de marche se restreint pour diverses raisons. Sinon, je laisse la place en me dsiant que la marche est bénéfique et qu'il y a pire.
oui, la colère est mauvaise conseillère mais parfois..
je constate que les hommes sont à mieux de se défendre et que leur porte de sortie est d'avoir une prothèse non habillée.
plus difficile pour une femme !
c'est vrai aussi que l'été, les places se font rares par les manifestations (foires,marché, affluence de touristes, ect..) et ce, durant deux mois.
amicalement et bonne soirée

rien à dire derriere fred, oui rester zen,moi aussi j'ai droit à un controle médicale tous les 5 ans malgré mon amputation.
Par contre je me demande une chose , vous mentionnez travailler dans l'administration et je pense que le problème se trouve peut etre là car le statut pour votre carte d'invaliditée avec macaron doit avoir un tot d'invaliditée de 80% vu que vous travaillé il est possible que vous ayez des problèmes à obtenir ce tot?
MOI AUSSI VOYEZ vous je n'utilise pas toujours les prioritées aux handicapées meme en étant en fauteuil,je me dis qu'il y a des personnes ou leur handicap ne se voit et ont autand besoin de passer avant moi. Ne soyez pas si aigrit , refaite vos dossiers et vous obtiendrez bien un résultat, et dite vous la première grande chance que vous ayez c'est de pouvoir travailler

Wahoo a écrit:

Je ne me gare pas sur les emplacements handicapés car j'ai pas le macaron mais je suis handicapé.
Je ne vais pas aux caisses prioritaires car j'ai pas de carte handicapé mais je suis handicapé.

Regarde ici (http://assoc.pagespro-orange.fr/adepa-69/index.htm) "carte de stationnement" (dernière ligne)
Les choses changent. J'avais mois aussi renoncé à toutes démarches auprès de la COTOREP de Haute Savoie (des incapables) depuis j'ai déménagé je me suis adressé à la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées). Sans même me déplacer (j’ai envoyé les certificats remplis par mon médecin traitant) ils m’ont accordé la carte de stationnement et une carte de priorité.
Tu peux récupérer les formulaires sur le site web de la MDPH de ton département.
A toi de jouer.

Bonsoir,
je remets ce fil sur son sujet initial: les coups de déprime.
Oui, surtout le soir. C'est certainement du au fait que mon amputation est récente mais certains soirs j'ai vraiment du mal, j'en viens même à me demander si les secours ont bien fait d'arriver si vite ...
Et puis la nuit se passe, souvent en "pointillés" et c'est le matin, une nouvelle journée recommence, on remet sa prothèse et on repart au combat.
Pourtant je suis d'un naturel optimiste mais hélas bien souvent je broie du noir, ma principale angoisse est comment va-t-on vieillir ma compagne et moi ? 2 personnes amputées ... Quel sera notre futur dans 20 ou 25 ans ?
La journée je joue à faire semblant que ça va, "je gère" est ma réponse clef, mais si seulement ça pouvait être vrai ...
Il faut dire aussi qu'en 2007 j'ai eu un divorce qui m'a profondément atteint (2 hospit en service psy en moins de 6 mois) une grosse dépression puis grace à la rencontre de celle qui est ma compagne je reprenais gout à la vie. On peut même dire que j'avais enfin réussi à sortir la tête de l'eau, finies les prises de médicaments neuro-machin et puis... l'accident, brutal, soudain, irréversible, j'avoue que bien souvent je craque, je pleure comme un gamin.
Que dire de plus ? Rien, si ce n'est qu'on espère ne jamais craquer simultanément car là ... tout peut arriver.
Je sais, nous devrions nous faire suivre psychologiquement mais pour l'heure nous sommes en attente de déménagement et nous attendons beaucoup de notre nouveau lieu de vie.
Voila, je crois en avoir fini pour le moment, merci à ceux qui ont tout lu !

C'est avec beaucoup d'attention que je te lis. Pour une fois, je vais rester sérieuse et te parler aussi de mon vécu.
Tout comme toi, j'ai eu des moments de déprime, surtout lorsqu'on m'a annoncé qu'il faudrait probablement faire " de la coupe" . C'était pendant les grands congés d'été et le personnel soignant habituel , pour la plupart, était en vacances. Remplacés par des intérimaires qui ne connaissaient pas les patients et beaucoup d'entre eux se fichaient pas mal de notre état. Il est même arrivé à plusieurs reprises que l'on m'oublie dans des positions que je préfère occulter! même mes soins passaient souvent à la trappe et je ne parle même pas du commando de nuit qu'il ne fallait surtout pas solliciter.
Bref, j'abordais ma future amputation que l'on m'avait annoncée avec tant de "tact", sans soutien psychologique, médical ou si peu. Moi, la petite femme si forte, d'humeur toujours guillerette, me cachais sous les couvertures pour pleurer.
heureusement, j'étais très soutenue et entourée par ma petite famille , mais ça n'empêchait pas les " coups de blues".

J'ai repris du poil de la bête, mais j'ai parfois des moments d'angoisse lorsque je pense à mon avenir et surtout à la charge que je risque de devenir... En tout cas, je ne fais plus semblant, lorsque je vais mal, j'en parle ( pas trop à ma famille, je ne veux pas les inquiéter).
Ce qui est le plus inquiétant est de ne pas avoir de réponses aux questions que l'on se pose. je pense que tu trouveras sur le forum des réponses, des conseils pratiques ( à ne pas négliger , surtout quand on est un bleu) de l'écoute, des encouragements, mais je ne saurais trop te conseiller aussi de voir un thérapeute qui pourra t'aider à passer cette période de deuil de la perte d'un morceau de nous que l'on a tous connu, je crois.
Lorsque je vois, les exploits sportifs de nos congénères, les rencontres amoureuses, les naissances, je me dis que la vie continue et qu'on a encore des moments de bonheur fabuleux à vivre.
Il ne faut pas avoir honte de craquer.

Je te souhaite ainsi qu'à ta chérie plein de bonnes choses.

minnie a écrit:

je me dis que la vie continue et qu'on a encore des moments de bonheur fabuleux à vivre.

C'est difficile d'encourager à aller mieux surtout quand, Pierre, tu nous fais parcourir ton passé et que l'amputation (les j'ai envie de dire) n'est pas le seul facteur. Mais Minnie conclue bien mon message. Il faut prendre ce qu'il y a de bien et pour ça il faut savoir observer la vie du bon angle.

Depuis mon AVP, 10 ans avant l'amputation, j'ai appris voir la vie du bon côté, même si je suis pessimiste sur l'avenir de l'humanité, je profite des choses simples au jour le jour, que j'essaie de rendre le mieux possible à mon entourage.
J'ai une vision de l'avenir sur 2-3 ans, pas plus, peut être parce qu'il s'en est fallu de peu que je crève sur le bitume en 99, peut être parce que c'est dans ma nature (j'avais ma carte de donneur d'organes à 21 ans). Qu'est-ce qu'il y aura au delà de cette période ? Je ne suis pas vraiment curieux de le savoir, mais j'ai une soif de déguster chaque bon instant que la vie peut me donner maintenant : cet aprèm un pique nique entre amis vers le Pic St Loup au soleil puis une balade qui s'est finie les pieds dans l'eau gelée à faire de l'escalade dans les ronces pour atteindre une grotte... J'ai encore niqué ma prothèse mais on a bien ri et je me régale de la tête des promeneurs voyant sortir des ronces en rampant 2 gars griffés de partout et un avec une jambe de bois, qui se relèvent, les dépassent et montent là où tous s'arrêtent...

Pour les vieux jours, un(e) amputé(e) subit les mêmes lois que les valides à savoir qu'il faut une certaine santé pour rester autonome. Je vois des "ancêtres" chez les prothésistes qui marchent avec des prothèses d'un autre temps et qui n'ont pas l'air de se laisser abattre. Certes, ça sera tjs plus dur avec un handicap en plus, mais rien ne sert de rejouer le film de la validité : ça ne l'alimenter les mauvaises pensées. Il faut accepter sa condition, enrager de temps en temps quand le matos déconne, mais vivre ce qu'on décide modestement de vivre.

Je ne vais rien rajouter à ce qu'ont écrit Minnie et Gwenaël, leurs écrits sont tout simplement justes.

Pierre, je crois qu'on passe tous par des moments de "moins bien". Il faut réussir à les gérer comme tu aimes le dire.


Gwen... J'ai failli moi aussi rester sur un bord de route en 99. C'était en juillet!

Bonsoir,
J'avoue passer des moments aussi de déprime, et ce, par la solitude. Je pense avoir géré mon handicap, j'ai le même corps avec un bout en moins.
J'ai divorcé il y a deux ans, pas à cause de mon handicap mais par une forme d'usure du couple (20 ans de vie commune)..
Depuis, je me rends compte qu'il m'est difficile d'entamer une nouvelle relation par la non compréhension masculine du handicap chez la femme !
alors, oui, moi aussi, j'ai des coups de déprime, parfois assez difficiles..
amicalement
Véronique

@ vsti

courage, j'ai envie de te dire une banalité, on a tous une âme soeur, pas très original tu vois! Mais en fait je préfère te dire de t'accrocher comme une bête, de forcer le destin, tout le monde a droit au bonheur d'une vie partagée. Certains ont la chance de "tomber" juste de bonne heure, d'autres (et j'en fais partie) se "plantent", tombent, se relèvent et finissent par atteindre ce qui leur paraissait inaccessible.
La déprime est l'antichambre de la dépression et de là, c'est très dur de s'en sortir mais on y arrive.
Patience, patience et encore patience, tout vient à point à qui sait attendre.

Amitiés
Pierre

Bonjour,
Pour Wahoo : Sachez que j'ai vécu ces instances de déprime du fait de ne pas "me sentir à la hauteur" pour mes petits enfants de les mettre en danger quand j'étais seule avec eux, ect...
Je me rappelle une fois dans la salle de bain, j'avias ma prothèse et mon petit fils à carressé ma cuisse avec la suspension et m'a demandé si j'avais mal. Je lui ai dis que non, je n'avais plus mal et il a déposé un baiser sur cette cuisse.. ce geste m'a réveillée et je me suis dit, je me dois d'être VIVANTE pour lui et pour mes enfants eux même.
Je me suis rendue compte que c'était mon égo qui parlait et même si ce ne fut pas facile, je pense avoir réussi à me liberer de cet ego qui intoxique..
un enfant a besoin de se sentir aimé et c'est ce lien qui compte. il se rappelera plus tard les bons moments passés avec vous. il atendra d'avoir un certain âge, comme nous l'avons fait, pour comprendre..

Pierre, merci pour votre réponse, elle me fait du bien quand même.. oui, il faut laisser du temps au temps mais bon! pas trop longtemps quand même (sourire)
Je pense que le facteur chance est un atout mais aussi, je pense, plus fort quand il est accompagné d'une confiance en soi!

Amitiés, Véronique