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 3ème jour

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MessageSujet: 3ème jour   3ème jour EmptyMar 29 Mai 2012 - 20:10

Je suis réveillé par la grosse pluie qui vient frapper le plastique ondulé couvrant le couloir d'entrée de la maison de Simo. On a jamais vu autant de pluie de mémoire de Casablanquais. On a jamais vu autant de pluie dans tout le nord du Maroc d'ailleurs, et déjà certaines villes commencent à compter leurs morts; à Saffi, Settat, Fès, et on ne sais pas tout, loin s'en faut, de se qui se passe à Casablanca.

Les terrasse des maison ne sont pas prévues pour une telle quantité d'eau. Chez Simo on a placé un seau au milieu de la cuisine, c'est moindre mal, mais on parle de beaucoup de maison dont le toit s'est effondré, lorsqu'il ne s'agit pas de glissement de terrain.

Autre chose encore; il y a beaucoup de vent et il fait froid. Les appartements et les villas de luxe mis à part, aucune maison ne dispose d'un système de chauffage et un radiateur électrique d'appoint représenterait une dépense d'énergie difficile à supporter, si bien que la température de la maison ne dépasse que rarement les quatorze degrés, et nous ne sommes pas encore en hivers.

"-On ne partira encore pas en vélo ce matin" me glisse Simo alors que j'avale mon café. "-C'est dommage, c'est nettement plus long en voiture, on essaye quand même?

-Bof, ce serait juste pour le vélo ça irait, mais je me vois mal débarquer aux anciens combattants trempé et boueux.

-Comme tu veux... C'est con, on fait plus de sport avec cette pluie mais demain matin on va courir avec Naji, moi je prends le fauteuil. Tu viens avec nous? on va sur la corniche, vers Sidi Abdéramane.

-ça va être la galère avec ce vent et cette flotte mais ça fait trop longtemps que je n'ai pas vu Naji courir".



Comme hier, Soukaïna nous rejoint à la station service. zigzaguant pour éviter les trous d'eaux boueuses que supportent mal ses amortisseurs Simo la dépose devant l'entrée de l'école. Elle fait figure de privilégiée.

"-Elle est contente cette semaine. D'habitude elle fait tous les jours la route à pied.

-Et toi, il y avait quelqu'un qui t'amenait? tu as eu ta première prothèse à vingt ans et ça fait au moins deux kilomètres.

-J'y allait à pied, comme elle. Mon père n'aurait jamais voulu que je soit traité différemment que les autres. Je n'ai jamais raté un jour d'école. Je me souviens d'un jour, je devais avoir neuf ou dix ans, j'avais la grippe et 40 de fièvre, je voulais pas y aller mais mon père m'a obligé. J'ai fait tout le trajet en pleurant. Tu me vois marcher ainsi sur ma prothèse raide en braillant tout ce que je pouvais. J'avais la rage.

-Je comprends mieux d'où tu la tient à présent"

Nous reprenons le boulevard du 2 mars. Parmi les innombrables panneaux publicitaires jalonnant celui ci, il en est un qui m'intrigue particulièrement: A coté de la photo d'un mouton, le chiffre 125 est imprimé en glorieux caractères, mais ça n'est pas une pub de boucherie, le sigle d'une banque apparaît dans le coin. J'en demande à Simo la signification.

"-C'est une proposition de crédit sur deux ans pour acheter le mouton de l'Aïd el Khébir. Ca marche énormément depuis l'année dernière.Ca pose déjà des problèmes de surendettement mais comme tout le monde doit avoir un mouton pour l'Aïd, c'est un excellent moyen de blanchir les sommes énormes d'argent brassées au noir dans tous les marchés et ailleurs. C'est comme pour les crédits de voiture, ils ont carrément explosé cette année. Tout ce qui repasse par les banques permet une sorte de recensement de la richesse du pays qui reste autrement complètement insaisissable".

J'ai un peu de mal à imaginer le Maroc sans la liberté de ses combines. Ici tout se passe la main à la main et de grosse liasses de billets de 200 Dihrams sont continuellement échangées. Il paraît que les supermarchés de Casa ont tenté cette année de réguler le cours du moutons en garantissant les prix en fonction de la pesée électronique du mouton mais peu d'animaux sont ressortis des "Marjanes" (équivalents de nos Auchans) avec un propriétaire à leur collier. Il sera encore plus difficile de faire aux marocains avec les moutons ce qu'on leur a fait avec les gardiens de voitures.

Un peu plus loin nous passons le long d'un énorme chantier. C'est l'installation d'une voie de tramway. Là encore j'ai du mal à imaginer le trajet indéviable de ce mode de transport en commun confronté à l'inimaginable panique organisée des grands boulevards à certaines heures de la journée. Mais peut-être qu'au fond, tout ces petits changements seront absorbés avec le reste dans le même esprit de gigantesque débrouille: tout ce qui est disponible peux servir et mérite qu'on s'en souvienne si le besoin s'en fait sentir.

Simo nous pose devant un luxueux café; "le Roma", à quelques mètres du consulat d'Italie. Je déteste ces grands espace glacés. Un peu perdus dans la salle vide et brillante comme un miroir de coiffeur des années soixante dix nous sirotons notre thé en contemplant la pluie avant de regagner, lui le 15, et moi le 17 de la rue Souktani.

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MessageSujet: Re: 3ème jour   3ème jour EmptyMer 30 Mai 2012 - 5:06

Il y a une petite incohérence dans mon récit: j'avais toujours cru avoir réalisé la première prothèse de Simo lors d'une formation mais il était en fait appareillé depuis tout petit avec un appareil dépourvu de genou prothétique.

J'en profite pour confirmer que Simo, Momo et Mohamed Lahna sont bien une seule et même personne. Le "Si" placé devant le prénom est l'équilvalent de "monsieur" et "Momo" veut dire "Bébé". L'ensemble va à merveille à Si Mohamed Lahna, une des plus belle rencontre de ma vie.
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GG la frite
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MessageSujet: Re: 3ème jour   3ème jour EmptyMer 30 Mai 2012 - 7:27

Merci pour ces précisions Jean Luc.
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MessageSujet: Re: 3ème jour   3ème jour EmptyMer 30 Mai 2012 - 20:37

Après le marathon des moulages d'hier, nous attaquons une journée exclusivement consacrée au travail d'atelier. Youssef et Tarreck ont commencé la rectification de leur moulage. Jamilla et hamid vienne de couler leur plâtre dans les moulages pris hier. Malika et Bouchra qui ont pris un peu d'avance discutent tranquillement dans la cour du bâtiment. Mohamed, Hamed et Abdel viennent juste d'arriver et nous attendons encore Hiba qui n'a pas été prévenue à temps de ce stage et qui doit arriver en bus dans la journée après 14 heures d'un voyage commencé hier.

Une empreinte plâtrée c'est à la fois un truc très précis et extrêmement vague. On a beau s'entourer de précautions: prendre des mesures tout les cinq centimètres, repérer les endroits les plus sensibles ou les plus importants; la pointe d'un os, un site douloureux, un providentiel surplombs favorable à la mise en charge, toute la relecture de cette partie du corps est à reconsidérer lorsqu'on se retrouve seul avec le bout de plâtre devant servir de moule à cette partie de la prothèse s'emboitant sur le membre amputé. Quel degré de serrage exercer? quels endroits décharger? cette bosse est elle un os ou un défaut du moulage?

Bientôt chacun s'affaire sur son morceau de plâtre et je vais de l'un à l'autre pour donner mon avis.

"-Rajoute un peu de plâtre à cet endroit pour décharger l'os.

-Vas jusqu'à tes mesures ou tu vas manquer de serrage.

-Monsieur Jean-Luc, vous pouvez vérifier mes retouche?

Parfois je me sens envahi par la panique. Il y a dix prothèses à livrer derrière ce travail et j'ai un peu tendance à ne voir que les défauts de moulage. Sera t on être capable de donner à ces gens mieux que ce qu'il ont déjà? Comment ne pas décevoir leur attente énorme? est ce j'apporte réellement un plus? Je ne desserrerai plus les dents à l'atelier jusqu'à la dernière livraison.

A midi je sort me promener seul. Simo est parti prier et patrice est chez le radiologue avec Johana pour sa dernière échographie. Je dirige mes pas vers la porte de Ber Marrakech, près de la médina. Un rayon de soleil se glisse en les nuages pour inonder le grand boulevard et découper l'ombre et la lumière autour des échoppes. Les bleus du ciel et les teintes dorées des murs de Casablanca m'ont toujours emportés dans leur magie. Je me laisse flotter, abandonné à l'apparente sollicitude des marchands et de leurs rabatteurs.

"tu cherche quoi? tu me dis ce que tu veux, je t’emmène. Tu veux des ceintures? un collier pour ta gazelle? Viens regarder, plaisir des yeux, je te ferai un bon prix."

Deux ruelles plus loin il lâche prise. Il n'y a presque plus de boutiques à présent. J'arrive dans une petite cour noyée de soleil. deux portes d'entrée ornées de grille en fer forgé se font face, surmontée de fenêtres peintes en bleu et de linge en train de sécher. Un calme délicieux a fait face au vacarme de la rue.

Je continue droit devant moi et retombe sur une ruelle commerçante; le quartier des bijoutiers. J'adore cette abondance de bijoux dans les vitrines. Il y a les boutiques qui ne vendent que l'or et d'autres seulement l'argent. Certaines échoppent sont spécialisées dans les parures de mariage. ça pourrait être kitch, c'est toujours merveilleux. Je me souviens d'un après midi à Tanger dans le quartier des bijoutiers avec Ilham et Imane avec qui je venait de passer trois jours de stage de formation; je voulais une paire de boucles d'oreille pour ma fille Sarah et nous avions passé des heures à faire les boutiques et à marchander alors que j'avais arrêté mon choix depuis longtemps, mais ça avait été un bonheur de voir les deux filles se faire présenter les bijoux, proposer un prix, partir, revenir, essayer à l'occasion. Elles n'avaient pas souvent des occasions comme celle là et avaient été fières de sortir finalement avec deux anneaux en or dont le prix avait pu être baissé de trois cent Dirhams. J'ai toujours aimé me gaver les yeux de l'or de ces boutiques, tellement moins sérieuses que les bijouteries européennes distillant une bague tous les cinquante centimètres carrés comme si il s'agissait d'un objet sacré, alors qu'ici le moindre espace libre se doit d'être occupé, le sacré est ailleurs.

Je repasse devant les magasins de vêtements qui présentent la même sur-abondance avant de retourner à l'atelier.

A dix huit heure la plupart des prothèses sont prêtes à l'essayage. Avec Patrice nous sortons boire une bière, puis il m'invite à venir avec lui chez un fabriquant de meuble pour modifier la banquette de son salon. Fallait la mettre en angle pour gagner de la place avant l'arrivée du bébé. Après avoir arpenté de long en large les dix mille ruelles de cet incroyable marché de marqueteries et de vapeur de polyuréthane, piétiné les copeaux et questionné les artisans nous avons décidé de ressortir. Il faisait nuit. les lampes des échoppes faisaient briller le petit caniveaux central des allées gorgées d'eau après deux mois d'arrosage intensif sur Casablanca. Je me suis quand même foutu dedans. Patrice a rigolé.

"faut faire un peu l'équilibriste mais j'adore ce quartier. On reviendra. ça te dirait d'aller voir un de nos dealers de montain bike? On est juste derrière le quartier des deux roues."

Nous avons donc quitté le quartier des meubles, laissé devant nous celui de la plomberie et du fer forgé, pour arpenter les boutiques de scooters et de vélos. Ce marché n'avait pas de fin. Le casablanquais devait consommer à l'infini.

Enfin Patrice a trouvé ce qu'il cherchait et a commencé a détailler les VTT exposés. Que du super matériel. Dire que j'avais à grands frais fait expédier dix VTT bas de gamme depuis la France pour l'organisation du raid 2004! j'avais devant moi du matériel de premier choix qui m'aurait couté la moitié.

"-Tu vois quelque chose qui te plait?

-Tu sais je venais pas vraiment acheter un vélo, mais y a des vélos de course qui ne sont pas mal non plus."

Je tournais autour d'un Treck carbone OLCV équipé Dura Ace; A peu de chose près le même que celui de Lance Armstrong remportant ses sept tour de France. J'interpelle le vendeur.

"- Il est à combien, celui là?

- 18 000 Dirhams"

Putain! ce vélo en vaut le triple. Je me retourne vers Patrice.

"-Ce qui serait génial, c'est que je me trouve du matos vraiment léger pour mon projet dans les Alpes. Pour mes 50 ans j'ai décidé de me taper 5050 km de vélo en passant par les 105 plus hauts cols en 15 jours".

"-Alors vient avec moi, je vais t'emmener chez Abdelmajil..."


Dernière édition par jean luc le Ven 17 Mai 2013 - 21:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: 3ème jour   3ème jour EmptyVen 1 Juin 2012 - 19:17

On a repris la voiture, longé le marché qui empiétait sur la moitié du boulevard... Direction le Habous; un des quartiers le plus génial de Casablanca, partagé entre les petites ruelles, les commerces et les restaurants, le tout fonctionnant comme une ville à l'intérieur de la ville, mais au fond, Casa est faites de centaines de ville collées les unes aux autres. Elle est une et elle est mille en même temps...

Patrice a eu un peu de mal à se garer. Du magasin de vélo je ne voyais qu'un minuscule atelier et une bicyclette en réparation. Deux types se tenaient devant la boutique. Patrice vint à leur rencontre.

"-Bonjour, Abdelmajil est ici?

- Il sera là dans cinq minutes."

Un quart d'heure plus tard, une silhouette un peu voutée, tirant sur sa cigarette, le sourire un peu ironique à l'autre coin de la bouche se pointait depuis une petite ruelle.

"-Bonjour!

-Salut Abdel, tu vas bien?

-ça va, ça va...

-Je t'amène un ami qui cherche un vélo léger pour un très long truc en montagne. Est ce que tu as du matériel en ce moment?"

Abdel sourit en tirant sur sa cigarette...

"-J'ai du matériel... (Il se retourne vers la ruelle.) Venez avec moi"....

Les préparatifs de l'Aïd el Khébir battaient leurs pleins. Il y avait des moutons partout. Tout les garages servaient de parc pour les animaux et la plupart des magasins étaient transformés en entrepôts de paille pour les engraisser et de charbon de bois pour griller la graisse ainsi obtenue. Les vendeurs de couteaux dressaient partout leur échoppe.

"-Et toi Abdel, tu dois être en plein préparatifs, j'imagine. Tu as déjà choisis un mouton?"

Abdelmajil tira sur sa cigarette et sourit...

"J'ai acheté un boeuf".......

Nous l'avons suivit dans la ruelle. Il s'est arrêté devant une petite porte et nous a fait signe d'entrer. Deux chèvres étaient installées devant l'escalier.

"-Elles sont à toi aussi, les chèvres?

-Oui, c'est pour les diabétiques, la viande de chèvre c'est mieux pour eux"...

Nous avons monté les trois étages et sommes arrivés au grenier. Abdel a ouvert la porte et nous nous sommes retrouvés devant une espèce de caverne d'Ali Baba du cycliste: des vélos partout, rien que du beau, du super matos. Abdel souriait.

"-Ma taille, c'est 54". dis je un peu abasourdis.

"J'ai du 54"...

Il revint avec un Look 586 équipé Dura Ace.

"-Il fait sept kilos...(sourire et bouffée de cigarette)

-Tu le fais à combien?

Abdel sourit de nouveau, tira sur sa cigarette, sourit encore avant de me lâcher:

-18 000 Dirhams!.... (putain ce vélo en vaut le triple!)

-Ce que je veux, c'est avoir le moins de poids possible dans les roues. Tu as des roues carbones?

(Abdel sourit et tira sur sa cigarette)- J'ai des roue carbones.... Et il me ramena une Cosmic alu carbone.

- En fait, ce sont des roues à boyaux que je veux, à cause du poids, sur mon vélo actuel j'ai des Corima aéro, tu connais?

-Je connais Corima... Des boyaux j'en prends pas... Ici ceux qui en achètent s'en débarrassent très vite quand ils comprennent que l'état des routes provoquent des crevaisons tout les 10 kilomètres...

-Je cherchais aussi un vélo Canyon. Sur le net c'est ce que j'ai trouvé de moins cher et de plus léger.

-Ici, Canyon, les gens connaissent pas. Ils veulent du Time, Look ou décathlon... (il sourit) Mais j'ai un Canyon, il n'est pas ici...

-On peux le voir?

-Revenez demain...

-Et des carbones à boyaux, t'en auras pas?

Il sourit encore, longtemps, aspira une longue taffe et me regarda en souriant...

-La semaine dernière on m'a proposé des Zipp 303 mais j'ai refusé. Je peux peut être les avoir encore. (des zipp, je rêve; 1150g la paire) Revenez demain, je vous dirai si c'est possible..."


Lorsque nous sommes sortis j'étais sûr de revenir avec un vélo dans l'avion.


ça sentait la viande grillée. Du fond de la rue s'élevait une épaisse fumée blanche.

"-T'as pas une petite faim, toi? sur la place il font du chameau.

-Du chameau?! je ne savais pas que ça se mangeait.

-ça se mange et c'est même super bon. Si tu veux, on dit à Momo de nous rejoindre et on va bouffer là. Perso j'ai super les crocs..."


Et j'ai essayé le chameau. J'aime énormément sur le cou, c'est là que la viande est la meilleure. Tu la choisis à l'étalage. Tu te ramènes avec ton petit paquet au restau où le mec te demande comment que tu veux qu'il te la grille, si tu veux des frites, de la viande et des poivrons. ça te fait une fumée d'enfer dans tout le quartier parcequ'on est deux cents à faire la même chose. Quand tu bouffes tes brochettes y a des mendiants qui n'arrêtent pas de te tourner autour et y en a même qui profitent d'un instant d'inattention pour abattre une main dans le plat. Alors Mohamed va revoir le cuistot pour lui demander du pain et prépare des sandwichs décents pour le mec supposé affamé. C'est plein de lumières, de bruits, d'odeurs et de couleurs. Au troisième étage d'une fenêtre du fond de la rue y a une super jolie fille qui regarde tout ça depuis une demie heure et que je prends lâchement en photo à son insu grâce au téléobjectif. A dix neuf heures tous les hommes du quartier se rassemblent sur le coin gauche de la place pour la prière et tu te dis que ça doit drôlement pas être pratique de t'accroupir comme ça avec une prothèse. Faudra penser, demain matin, à leur faire une découpe différente autour du genou.

Après avoir déposé Patrice rue Souktani, nous sommes rentré chez Simo. Tout le monde dormait déjà. Mohamed a mis le réveil à cinq heure et demie pour courir avec Naji sur la corniche avant d'aller au boulot. Dehors la pluie s'est remise à tomber avec une rare violence. Je me suis endormis en rêvant de vélo.


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MessageSujet: Re: 3ème jour   3ème jour EmptyVen 1 Juin 2012 - 19:19

Il était pour toi ce chapitre là GG, pour toi et tous les fan de vélo
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MessageSujet: Re: 3ème jour   3ème jour EmptyVen 1 Juin 2012 - 22:38

Merci Jean Luc. Cette nuit, je sais de quoi je vais rêver ! Very Happy
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